2. Jésus s’est fait lui-même notre voie
Deux ans après, Claire se décide !… Afin d’inscrire sa démarche dans le mouvement de la Passion et de la Résurrection de Jésus, François lui propose comme date de son départ la nuit qui suit la célébration des Rameaux. Accompagnée de son amie Bona, elle quitte la maison paternelle de la place de St-Rufin, abandonnant famille, richesse et honneur pour mener la vie pauvre du Fils de Dieu. Car, dit-elle, « il s’est fait lui-même notre voie ». Elle ne recule devant rien ni personne. Par une porte secrète, déplaçant de ses mains un monceau de pierres et de branches, elle rejoint les frères qui l’attendent près de l’église de la Portioncule. François lui coupe les cheveux, elle abandonne ses vêtements luxueux et ses bijoux et revêt l’habit de pénitence… Elle ne semble pas avoir de projet plus précis que de « se donner toute à Jésus-Christ ». Comme cela semblait aller de soi, François la conduit d’abord au monastère des bénédictines de St-Paul, mais, quelques semaines plus tard, Claire, insatisfaite, choisit de « jeter l’ancre à St-Damien », petite église de la campagne d’Assise que François vient de réparer.
Peu de temps après, Catherine, la propre sœur de Claire, la rejoint, suivie de plusieurs jeunes femmes de la noblesse d’Assise et des environs. Leur propos est simple : s’unir au Christ pauvre et humble dans une vie cachée de prière et de pénitence. Mais tout cela ne manque pas de faire scandale dans la petite ville d’Ombrie en émoi. Claire tiendra tête à sa famille qui veut la reprendre, puis à l’oncle Monaldo, accompagné de chevaliers brutaux, qui tentent de ramener de force à la maison sa jeune sœur. Rien ne fera fléchir la détermination de Claire.
Très vite la nouvelle fondation est reconnue par l’évêque d’Assise, et François donne à Claire et à ses sœurs une petite « Forme de vie » où l’accent est mis sur la pauvreté évangélique et l’appartenance à une même famille spirituelle.
Christine Daine, clarisse