Saint Damien
Malgré les inévitables travaux d’entretien et d’aménagement qui se sont succédés au cours des siècles, Saint-Damien est resté substantiellement tel que l’a connu François. Cette église conserve en quelque sorte le message franciscain dans sa forme la plus pure et le parfum de Dame pauvreté flotte encore entre ses murs.
C’est à l’automne de 1205 que François entre, par hasard, dans la chapelle en ruine dédiée à Saint-Damien.
Au cours de sa prière, il lui semble entendre le grand crucifix byzantin lui parler! «François, ne vois-tu pas comme ma maison tombe en ruine? Va donc et répare-la moi.» François devint maçon.
La nuit, ou bien quand son père était à sa recherche dans les environs, François se réfugiait dans une ‘caverne secrète’ afin d’échapper à la colère paternelle.
Saint Damien a acquis une importance toute particulière dans l’histoire du mouvement franciscain grâce à la figure de Claire :
- A partir de 1212, l’évêque Guido cède à Claire et à ses sœurs ce lieu pour leur permettre de mener la forme de vie évangélique inspirée par le Seigneur à la manière de François. Elle y restera toute sa vie.
- En 1216, Claire obtient du Pape le privilège de la Pauvreté, définitivement approuvé à la veille de sa mort en 1253.
- C’est à Saint-Damien que François compose le Cantique des Créatures.
- En 1252, en la nuit de Noël, Claire, de son lit de malade, participe à la messe célébrée par les frères à l’Eglise St François. Pour cette raison, Pie XII en fera la patronne de la télévision.
- Claire meurt le 11 août 1253 et en 1260 son corps est transféré à la Basilique Sainte-Claire, construite en son honneur.
C’est dans cette basilique que l’on peut vénérer aujourd’hui le crucifix de Saint-Damien.
La Portioncule
Dans les années qui suivent sa conversion, François se fait maçon et répare trois chapelles dont Sainte Marie de la Portioncule, appelée aussi Sainte Marie des Anges.
Après l’arrivée des frères et l’expérience de Rivo-Torto, François, approuvé par le Pape, cherche un lieu de vie. Il s’adresse aux bénédictins du Mont Subasio et obtient d’eux la chapelle isolée dans la campagne, la Portioncule, qui devient le ‘berceau’ de l’Ordre.
C’est là que Claire rejoindra François et ses frères en 1212 et qu’aura lieu sa consécration.
La Portioncule restera le principal point d’ancrage de la fraternité jusqu’à la mort de François.
C’est là d’ailleurs qu’il rend son dernier soupir et réalise son ‘passage en Dieu’.
Cette petite chapelle, restée authentique, est protégée par une imposante basilique.
Casa Gualdi
Au XIII° siècle, une des deux léproserie d’Assise s’élevait là, à mi-chemin entre la ville et Sainte Marie des Anges. C’est là qu’eut lieu l’épisode du baiser au lépreux. Dans son testament, François parle de conversion, soit d’un processus de retournement intérieur. Il s’agit en quelque sorte de la dimension humaine et sociale de sa conversion.
A la fin de sa vie, malade et fatigué, François demanda humblement à ses frères la faveur de mourir à la Portioncule. Tandis qu’il quittait la ville d’Assise, arrivé au petit hôtel pour lépreux, il demanda qu’on s’arrête et le bénit pour la dernière fois.
Rivo Torto
Le Rivo-Torto est un ruisseau qui serpente à travers la plaine, aux pieds d’Assise. Sur ses rives se situait une masure à l’abandon, en pleine campagne.
Aujourd’hui on y trouve une église construite en 1854, sur l’emplacement d’un ancien couvent détruit par un tremblement de terre en 1832.
Ce lieu ‘Rivo-Torto’ exprime quelque chose de l’idéal des premiers frères, vivant au plus près de l’Evangile. En effet, c’est au retour de Rome, après avoir reçu l’approbation du Pape, que les frères choisissent cette cabane inconfortable comme lieu de vie. « Tous n’y pouvaient tenir assis ou étendus mais les frères ne s’en plaignaient pas. Le cœur en paix et joyeux, ils gardaient patience malgré les conditions précaires de vie.’ 1 Cel 42
Cette description de la vie des frères demeure une sorte de rêve qui n’est jamais atteint. Cette idéalisation reste pourtant une référence, un appel, un stimulant.
L’expérience dure jusqu’au jour où un paysan chasse les frères pour loger son âne, rappelant ainsi leur condition d’itinérant et leur recherche de l’essentiel : Dieu.
Alverne
L’ Alverne est un lieu sauvage, couvert de bois épais et d’un silence impénétrable : un refuge idéal pour la prière et la contemplation. C’est le comte Orlando de Chiusi, propriétaire du Mont Alverne, qui offre ce domaine à François le 8 mai 1213, en gage de son amitié. François y passera cinq fois entre 1214 et1224.
A l’origine il n’y avait aucun bâtiment. En 1218, on y construit une petite chapelle en l’honneur de Notre dame des Anges, aux même dimensions que la Portioncule.
C’est lors de son dernier passage dans cet endroit grandiose, tant la nature y est impressionnante, que François reçoit les stigmates, le 14 septembre 1224.
C’est seulement à partir de 1250 que commence une présence permanente dans des constructions solides.
Les Carceri
Le mot Carceri signifie : les prisons.
Cependant il ne fait pas allusion ici à des prisonniers, au sens pénitentiaire, mais à des reclus, au sens religieux, et dès lors une meilleure traduction serait : les solitudes.
Les Carceri se trouvent sur le mont Subasio.
Entre les années 1205-1206, ce mont commence à faire partie de la vie franciscaine, quand le jeune François le fréquente pour découvrir, dans la prière, son orientation de vie.
Dans les environs de l’ancienne Abbaye Saint Benoît, il y avait un minuscule ermitage et quelques grottes disséminées dans la montagne. Dès les débuts de la fraternité primitive, les frères viennent fréquemment passer du temps dans les grottes et les sous-bois des Carceri, qui se situent à 791 m d’altitude.
Lorsque François eut à discerner un problème de conscience concernant sa vocation érémitique ou apostolique, il consulta Sylvestre qui était aux Carceri et Sœur Claire qui était à Saint-Damien. François tiendra cette double exigence de prière et de prédication : envoyé dans le monde pour annoncer l’amour de Dieu, il se retire aussi dans la solitude pour se ressourcer.
Dans la première moitié du 15° siècle, Bernardin de Sienne fait construire un petit couvent, adossé au rocher. Cet ermitage, comme les autres qui sont dans la vallée de Rieti, évoque l’importance de la vie de prière et de solitude pour François et ses frères.
Poggio Bustone
Ce village situé à 750 m d’altitude offre un vaste panorama sur la vallée de Rieti.
Poggio Bustone, premier ermitage de la vallée, fut le théâtre des expériences mystiques de François. Il n’avait que 27 ans lorsqu’il y vint la première fois (1209) pour y implorer la miséricordede Dieu et le pardon de ses péchés.
En quelque sorte Poggio Bustone marque une transition dans vie de François. Le passage à Poggio lui donne confiance en l’avenir de l’Ordre et la certitude du pardon de ses péchés.
Fonte-Colombo
Ermitage dans la vallée de Rieti où François écrivit la règle…
La présence de François et de ses frères remonte à 1217.
François s’occupe personnellement de la réparation de la chapelle dans laquelle il a peint le signe Tau.
Deux faits avérés révèlent le passage de François à Fonte-Colombo: entre 1222 et février 1223, période durant laquelle il écrit la 2° règle, et entre fin 1225 et début 1226 où il subit une cautérisation des yeux ( LP 48).
La Foresta
La Foresta est située dans la vallée de Rieti.
Une église dédiée à St Fabien s’y trouvait primitivement. François y séjourna en 1225, hébergé par le prêtre desservant le sanctuaire. Les nombreux visiteurs que recevait François ayant saccagé la vigne, François lui promit néanmoins une récolte plus abondante que de coutume ( LP 25)
Après la mort de François, les frères mineurs s’établirent là en 1231.
En 1972, le sanctuaire était habité par des sœurs franciscaines. Aujourd’hui, le lieu est géré par une association de réinsertion sociale.
Greccio
Greccio se situe également dans la vallée de Rieti.
La première présence de François au village de Greccio remonte aux environs de 1217. A cette époque, il résidait dans les hauteurs, là où l’on remarque encore aujourd’hui une petite chapelle construite en 1792. De là, il descendait pour prêcher à la population du village.
La présence des frères dans le site actuel est liée au récit suivant: les habitants du village, enthousiasmés par la prédication de François, voulaient qu’il reste avec eux. Jean Velita, homme riche et pieux, proposa de construire une maison dans le village pour François et ses frères. François aurait fini par accepté sa proposition à condition que l’ermitage soit construit à plus d’un jet de pierre du village. On présume que la présence permanente des frères en ce lieu date de cette époque.
C’est là que se passa la célébration de la Noël 1223. Pour contempler de ses yeux le mystère de l’Incarnation, l’humanité et l’humilité de Dieu, François réalisa la première crèche vivante avec l’aide des gens du village. (1 Cel 84-87)
Gubbio
Après le geste prophétique du dépouillement devant l’évêque d’Assise et la rupture avec son père, le jeune François sort de la ville vers le nord. Joyeux de cette liberté intérieure qu’il vient de découvrir, il se proclame ‘le héraut du Grand Roi’ devant des brigands qui le rouent de coups.
Il se dirige vers Gubbio où l’un de ses amis d’autrefois lui donne une tunique. ( 1 Cel 16)
Pendant son séjour à Gubbio, François vit avec les lépreux et les soigne. Parmi les évènements les plus connus, il faut signaler l’épisode du loup de Gubbio, en 1220 environ.
Au Moyen-Age, et même dans les temps beaucoup plus proches, le loup était signe de peur ; il symbolisait la menace impitoyable. Or, pour François, dans cet épisode du loup de Gubbio ( Fior 21) …miracle? légende? parabole?…le loup est un ‘frère’, devenu agressif parce qu’il a faim, méchant parce qu’il est rejeté. François joue les médiateurs et conclut un pacte de non-agression entre le ‘loup’ et les habitants de Gubbio. La pointe de cette ‘parabole’ est que l’amour désarmé peut faire des miracles ; que la non-violence est source de paix.
Monte-Casale
Sur la route de l’Alverne, un peu à l’écart de San Sepolcro, se trouve un ermitage, sur les versants des Apennins: Monte-Casale.
Primitivement, il y avait sur ces hauteurs, un château et une forteresse, abandonnés au milieu du 12° siècle. Peu après, les religieux Camaldules construisirent, sur les ruines de la forteresse, un ermitage et un accueil pour les pèlerins qui se transforma rapidement en hôpital pour les malades pauvres. On dit que la présence franciscaine, en ce lieu, remonte à 1213. Outre François lui-même, Antoine de Padoue, en 1230, et Bonaventure en 1260, fréquentèrent cet ermitage.
Il est situé à 700 m d’altitude en un lieu solitaire entouré de bois. Il conserve encore aujourd’hui le charme et la simplicité primitive.
C’est en ce lieu que François révèle à ses frères la manière de traiter évangéliquement les voleurs (Fior 26). C’est là aussi qu’il vient demeurer quelques jours après avoir reçu les stigmates au Mont Alverne
San-Urbano
Ce petit sanctuaire est à 568 m d’altitude, dans la région de Rieti.
Certaines chroniques affirment que François y est venu en 1213.
Le petit couvent actuel fut édifié dans la première moitié du 15° siècle et la simplicité de ce lieu et l’architecture primitive montrent bien le genre de vie que menaient les premiers frères.
Depuis le cloître-terrasse, la vue de la région est remarquable.
Gravement malade, François demande un peu de vin mais il n’y en a pas; François bénit l’eau qui se change en vin excellent. (LM 5,10)
Habité par une grande mélancolie, François reçoit la consolation d’une musique intérieure qui lui rend la joie. (Wad 12-13)
Cannara
Petit village situé à 12 km d’Assise.
Selon une tradition c’est à Cannara que fut instituée la fraternité laïque: le 3° ordre. Après avoir reçu de Sœur Claire et de frère Sylvestre la réponse à son inquiétude sur le genre de vie qu’il devait mener, François se dirige vers Cannara avec quelques frères et prêche avec tant de ferveur que les hommes et les femmes voulurent faire partie de son ordre. François accueille Luchesius et sa femme. ( Fior 16)
C’est aussi à Cannara qu’il faut situer le sermon aux oiseaux.
Pérouse
François a participé aux luttes d’Assise contre Pérouse. Il y connut la captivité. 2 Cel 4 décrit son comportement en prison: sa bonne humeur et sa courtoisie.
François prêche aux pérugins, sur la place publique. Il dénonce l’orgueil des nobles, les invite à la conversion et leur annonce la guerre civile. (2 Cel 37)
Grégoire IX procède en 1228, à Pérouse, à l’enquête en vue de la canonisation de François.
Spolète
François vécut à Spolète un événement important, renonçant à son projet personnel: « Avide de gloire, il se décidait à partir dans les Pouilles rejoindre l’armée de Gautier de Brienne.
C’est là qu’il fait une forte expérience de Dieu. Alors il renonce à son projet personnel et retourne à Assise pour découvrir peu à peu le projet de Dieu ». ( 2 Cel 6)