Historique des Capucins

Le mouvement de la réforme

Fondés en 1526, les capucins obtiennent l’autorisation d’émigrer hors d’Italie en 1574.

Bientôt, ils sont à Paris. Ils prêchent peu, n’entendent pas les confessions, vivent dans la pauvreté et le recueillement en petites communautés. Un comportement qui frappe vivement la population.

C’est ainsi que des prêtres séculiers, des nobles, des religieux, même des observants, se font capucins. Arrivés aux Pays-Bas en 1585, ils fondent en dix ans une dizaine de maisons composées, toutes, de frères très jeunes. Il y a manifestement un changement profond des esprits: les plus jeunes en ont assez des luttes religieuses ; ils veulent vivre en chrétiens, dans la pénitence et la prière.

C’est ce que Rome demande: plus de silence, des maisons dites de « récollections » (au moins trois par province). En 1530, en Italie, ces frères appelés « réformés », à côté des observants encore nombreux, avaient leurs statuts propres.

Le mouvement de Réforme commence aux Pays-Bas en 1597, sous l’influence des capucins. Dans la Province de Flandre, le courant de réforme ne prend pas. Cependant, quelques frères du couvent d’Ath décident d’entreprendre la réforme en s’inspirant des capucins: plus grande pauvreté, deux heures d’oraison par jour, habit plus étroit, manteau plus court, sandales même en hiver. Averti, le provincial ne répond pas. Finalement, Farciennes est désigné. Une douzaine de frères réformés s’y rendent le 24 juin 1597. Courageux dans l’adversité, ils gagnent la sympathie des gens et très vite, des jeunes se présentent pour entrer dans l’ordre. Farciennes devient vite trop petit. Le chapitre de 1598 accorde aux réformés le couvent de Nivelles.

Un problème se pose: ne va-t-on pas vers une division des frères en deux groupes ?
D’une part, les observants, de l’autre, les réformés.
Les supérieurs ne veulent pas de cette division. Les réformés, eux, font des démarches officieuses à Rome en vue de la division (comme en France). La province de Flandre évite la séparation grâce à l’élection d’un nouveau provincial en 1607 : Jérôme Fortier, qui adopte aussi le nom de « récollet » (comme en France et en Espagne) afin de se distinguer des ‘’réformés italiens’’.

Rôle décisif de Pierre Marchant

Pierre Marchant est l’homme qui a marqué le plus profondément la réforme franciscaine dans les Pays-Bas. Au chapitre provincial de 1619 il insiste pour que la réforme soit étendue à tous les couvents sans tarder et propose d’établir dans ce but une sorte de visiteur permanent des couvents.
Il est lui-même désigné pour cette charge et constate que les couvents flamands acceptent la réforme alors que les wallons se montrent plus réticents.

En 1625, il est élu provincial de la province de Flandre et rédige des nouveaux statuts en prenant pour base ceux de Jean de Maubert en 1451 ; divise la province en deux : une province de couvents flamands récollets et une province wallonne observante.

Au chapitre de 1628, Pierre Marchant devient le provincial de la province Saint-Joseph dans le comté de Flandre et les couvents wallons restent la vieille province Saint-Jérôme, dite ‘’province de Flandre’’ mais sans aucun couvent flamand sur son territoire, avec Mathias Hauzeur comme provincial.


Pour en savoir un peu plus…