5. Claire, miroir du Christ
Claire s’empresse de donner forme à ses paroles. Ne doit-elle pas, elle-même, être comme un miroir du Christ, ainsi qu’elle le demande à chacune de ses compagnes : « Le Seigneur lui-même nous a placées comme une forme en exemple et miroir, les unes pour les autres. »
Parmi ses sœurs, nous la voyons mener une vie simple, joyeuse et fraternelle, faite de délicatesse et de douceur. Elle réinvente, au fil des jours, les gestes de Jésus-Serviteur : lavant les pieds des quêteuses fatiguées par la route, versant l’eau sur les mains avant les repas, nettoyant les chaises souillées des malades.
Elle veille comme une mère vigilante à la nourriture du corps : le pain, l’huile et l’eau, mais aussi à ce que ne manque jamais celle du cœur et de l’esprit : elle réconforte avec tendresse les sœurs qui sont dans la peine, redonne espérance aux plus faibles tentées par le découragement, fait avec bonté des remarques à celles qui en ont besoin, maintient toujours un climat de ferveur sans faiblesse.
C’est elle qui, la nuit, se lève pour couvrir ses sœurs, lorsque le froid de l’hiver pénètre le dortoir. C’est elle aussi qui allume les lampes de l’église pour matines, et qui, doucement, vient réveiller celles qui n’ont pas entendu l’appel à la prière.
Christine Daine, clarisse